point presse
Le coup de fourchette Un petit bijou «à la française» éveille la Grand-Rue de Morges
Le Millesens 10 s’est rapidement fait une place dans la principale rue de la ville avec une cuisine soignée et une ambiance à part.


Faire parler de soi alors que les restaurants sont fermés pour cause de pandémie, voilà qui n’est pas banal. C’est pourtant le cas du Millesens 10, dans la Grand-Rue de Morges, dont les plats à l’emporter ont été dès l’ouverture – en février – très commentés.
On attendait donc la suite avec impatience dans ce restaurant-couloir d’une trentaine de places, décoré avec goût et tenu conjointement par Gérald Dieudonné en cuisine et Philippe Ferreira en salle
S’ils ne se sont jamais croisés dans leurs terres de Lorraine, les deux compères ont fait connaissance lors d’un «séjour» au Casino voisin, avant de décider de voler de leurs propres ailes en ville de Morges. Les amateurs de numéros postaux auront compris le jeu de mots qui frappe leur enseigne.
«Nous voulions une expérience en pleine ville, en faire partie et offrir du bon temps pour ceux qui veulent prolonger le marché. Nous sommes servis», résume Gérald, qui décrit sa cuisine comme «semi-gastronomique».
Maison de poupées
Si l’on parle de petit bijou, c’est que l’espace est réduit, la carte – affichée sur de grands miroirs – aussi, volontairement. Malgré un service un peu décousu au départ, le reste tient ses promesses. On pense au foie gras joliment présenté en entrée (21 fr.) et à la saveur qui tranche avec des versions trop souvent «incolores» ou au Tom Kha Kaï, une soupe de lait de coco thaï aux crevettes sauvages d’Argentine (16 fr.).
Dans ce qui ressemble à la salle à manger d’une maison de poupées, les gens discutent, deux touristes débarquent avec leur valise, les verres s’entrechoquent en même temps que les sourires s’échangent dans un style de «brasserie chic».
Au moment des choses sérieuses, il s’agit de trancher entre une dizaine de propositions dont la moitié se décline aussi bien en entrée qu’en plats principaux et nous n’avons pas regretté l’entrecôte de bœuf à la sauce béarnaise maison (41 fr.), un classique qui tient son rang; l’assaisonnement et la cuisson étaient parfaits.
Tentés par des airs de bord de mer, nous avons cependant moins été séduits par le filet de rascasse (34 fr.), intermittent du spectacle des cartes de la région, au caractère discret face au Léman.

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Les desserts fonctionnent, comme le désormais incontournable café gourmand (11 fr.), avec une mention toute particulière pour la tartelette aux fraises de Gollion, du sucré toutefois un peu salé (12 fr. 50) à notre goût.